La guerre qui a changé le monde

Philippe Rioux
4 min readFeb 24, 2023

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Olena Kurilo

Il y a un an, l’impensable se produisait : les troupes russes envahissaient l’Ukraine et Vladimir Poutine déclenchait une guerre qui allait changer le monde. Une « opération militaire spéciale », selon la terminologie du Kremlin, censée libérer le Donbass pro-russe et « dénazifier » l’Ukraine. Cette Blitzkrieg devait être terminée en quelques jours et le jeune président Volodymyr Zelensky déposé et remplacé par un gouvernement fantoche à la botte de Moscou.

Mais rien ne s’est passé comme prévu. Vladimir Poutine avait préjugé de ses forces armées pourtant plus nombreuses, sous-estimé le sentiment patriotique ukrainien et mal évalué la solidité de l’Union européenne et d’un Otan qu’on disait en mort cérébrale.

Galvanisés par leur président, qui est passé d’acteur comique à un incroyable chef de guerre, les Ukrainiens ont résisté de façon héroïque, soutenus par les démocraties occidentales admiratives de voir un peuple debout pour défendre la liberté, la leur et la nôtre. Soixante-dix ans après la fin de la fin de la seconde Guerre mondiale, des images de guerre ont ainsi envahi quotidiennement nos écrans : immeubles éventrés, visages ensanglantés, cadavres par milliers, réfugiés par trains entiers, et au final des villes rasées. De mois en mois, d’offensives en contre-offensives, un conflit dur s’est installé avec toutes les horreurs d’une guerre conventionnelle, auxquels les Russes ont ajouté tortures, massacres et crimes de guerre.

La guerre en Ukraine a déclenché des crises mondiales en cascade, énergétiques, alimentaires, géopolitiques. Elle a mis à l’épreuve l’unité de l’Union européenne qui a pris des sanctions économiques contre la Russie au risque de déstabiliser les propres économies de ses 27 membres. Mais n’est-ce pas là le prix de la liberté ? Tout comme la livraison d’armes à l’Ukraine n’est rien d’autre que soutenir un pays qui fait corps devant les visées impérialistes d’un Poutine paranoïaque dont on ne sait jusqu’où il irait sinon.

Un an après le déclenchement de la guerre, et alors que flotte un parfum de guerre froide entre États-Unis et Russie, personne n’est en mesure de dire comment vont se dérouler les mois à venir. Mais tous ceux qui sont attachés à l’idée que la démocratie reste le meilleur système qui garantit la liberté, ont la conviction que la Russie ne doit pas gagner.

Depuis un an, des milliers de visages ukrainiens nous ont émus, par leur courage, leur force, leur résilience. S’il ne fallait en retenir qu’un, ce serait celui d’Olena Kourilo, dont le visage couvert de sang et de pansements après une explosion le 24 février 2022 à Tchougouïv a fait le tour du monde. Réfugiée en Pologne, elle va bien, rêve de rentrer chez elle et de créer une fondation pour aider les orphelins ukrainiens.

Aujourd’hui, elle est le visage de l’Ukraine, le visage de la liberté.

(Article publié dans l’édition spéciale de La Dépêche vendredi 24 février 2023)

===== English version =====

The war that changed the world

A year ago, the unthinkable happened: Russian troops invaded Ukraine and Vladimir Putin unleashed a war that would change the world. A “special military operation”, according to the terminology of the Kremlin, supposed to liberate the pro-Russian Donbass and “denazify” Ukraine. This Blitzkrieg was to be over in a few days and the young President Volodymyr Zelensky deposed and replaced by a puppet government at the boot of Moscow.

But nothing went as planned. Vladimir Putin had prejudged his more numerous armed forces, underestimated Ukrainian patriotic sentiment and misjudged the solidity of the European Union and a NATO that was said to be brain dead.

Galvanized by their president, who went from comic actor to incredible warlord, Ukrainians resisted heroically, supported by Western democracies admiring to see a people standing up to defend freedom, theirs and ours. Seventy years after the end of the end of the Second World War, images of war have thus invaded our screens daily: gutted buildings, bloodied faces, corpses by the thousands, refugees by whole trains, and in the end cities razed to the ground. From month to month, from offensives to counter-offensives, a hard conflict has taken place with all the horrors of a conventional war, to which the Russians have added torture, massacres and war crimes.

The war in Ukraine has triggered cascading global crises, energy, food, geopolitics. It has tested the unity of the European Union, which has taken economic sanctions against Russia at the risk of destabilizing the own economies of its 27 members. But isn’t that the price of freedom? Just as the delivery of arms to Ukraine is nothing more than supporting a country that is united in the face of the imperialist aims of a paranoid Putin, of whom we do not know how far he would go otherwise.

A year after the outbreak of war, and with the scent of a cold war between the United States and Russia floating around, no one can say how the coming months will unfold. But all those who are attached to the idea that democracy remains the best system that guarantees freedom, are convinced that Russia must not win.

Over the past year, thousands of Ukrainian faces have moved us with their courage, their strength and their resilience. If only one had to be remembered, it would be that of Olena Kourilo, whose face covered in blood and bandages after an explosion on February 24, 2022 in Chuguiv went around the world. A refugee in Poland, she is doing well, dreams of returning home and creating a foundation to help Ukrainian orphans.

Today, she is the face of Ukraine, the face of freedom.

(Published in the special edition of La Dépêche on Friday February 24, 2023)

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Philippe Rioux
Philippe Rioux

Written by Philippe Rioux

Journaliste, éditorialiste à @ladepechedumidi #medias #politique #digital #privacy #innovation. Toulouse

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